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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 12:05

On s’était mis en tête que pour nous, le Laos, serait une vraie rencontre avec la population et découverte de la culture le tout hors des sentiers battus. Du coup, en regardant la carte, on repère un coin au nord du pays qui semble loin, loin de tout ce qui est « touristiquement accessible ». La région de Phongsaly est ouverte aux voyageurs que depuis peu.. Elle se situe entre la frontière chinoise et vietnamienne, perdue dans les montagnes. Je ne pense pas qu’on puisse trouver mieux comme endroit pour être au cœur même du vrai Laos, dépaysé. C’est un peu sur un coup de tête qu’on achète nos billets de bus sur lesquels il est indiqué 15 heures de trajet. Wow.. Ca ne va pas être un voyage des plus reposants =) !

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A la gare, on nous annonce que le bus pour Phongsaly, venant de Vientiane, arrivera entre 17h et 18h, tout dépend de la circulation sur la route. A six heures, pas là.. Sept heures, pareil ! On voit défiler les gens, les minutes passent et notre bus n’est toujours pas en vue. Rom part en quête d’informations afin de savoir le délai supplémentaire d’attente.. Aucune personne de l’organisation ne peut nous aider car le chauffeur du bus est injoignable. SUPER ! On attend, la gare se vide petit à petit.. Vers 20h30, un homme vient nous dire que le bus a eu une panne mécanique quelques part sur le chemin d’après quelqu’un l’ayant dépassé sur la route, mais qu’ils n’en savent pas plus pour le moment. Un peu paniqué, on lui demande tout de même s’il va arriver, qu’on n’attende pas sur ces sièges en plastique inconfortables pour rien.. Réponse des plus claires : « I don’t know ».. D’après lui, le mieux c’est d’attendre 22h, heure à laquelle le bureau de la gare des bus ferme, car il pourra nous donner les dernières infos si l’autocar n’est toujours pas là.. On n’a pas trop le choix vu qu’on est en dehors de la ville, sans guesthouse alors que la soirée est déjà bien entamée. Le temps devient long dans une incertitude de plus en plus pesante. A 22h, le gars du personnel n’a pas changé de discours : le bus peut arriver d’une minute à l’autre comme il peut apparaître dans 10h.. Tout va bien !! Un étudiant laotien, parlant très bien anglais, nous conseille de rester et d’attendre.. On l’écoute et on fait connaissance avec les quelques autres personnes qui aimeraient se rendre dans cette région DIFFICILE d’accès. Chaque fois qu’un autocar montrait le bout de son pare choc, les filles criaient de joie, suivit d’une déception instantanée en réalisant que ce n’était pas encore le nôtre =D.

 

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A 23h30, le voilà qui se dirige vers nous, vieux, fatigué et beaucoup trop chargé.. Notre bus ! On grimpe à l’intérieur et là, on comprend immédiatement dans quel périple on s’est engagé. Premièrement, il n’y a que des locaux qui nous observent comme si on sortait d’un film du futur. On s’en réjouit, le choix de la destination ayant pour but d’éviter les touristes semble plutôt bonne. Deuxièmement, pour rejoindre nos places qui sont toutes à l’arrière, il faut qu’on enjambe des sacs dans le couloir remplis de riz, de noix de coco, etc tout en évitant les jambes des uns et les regards surpris des autres. A peine assis pour les 400 prochains km que la musique laotienne est émise, volume au maximum. Malgré le bruit, la fatigue est là et on n’a pas beaucoup de difficultés à tomber dans les bras de Morphée. C’est d’un sommeil léger qu’on tente de se reposer..

 

Alors que le jour se lève, on se réveille, le bus est à l’arrêt et la moitié des passagers dehors. On regarde par la fenêtre pour comprendre ce qui se passe.. Surprise n°1 : on a crevé un pneu ! Il n’a fallut qu’une petite demi heure pour qu’on reprenne la route. On pique à nouveau un somme jusqu’au prochain arrêt. C’est avec son anglais de base que le chauffeur du bus nous dit qu’il est mieux d’aller manger parce que la pause va prendre du temps.. On ne comprend quasi rien, comme d’habitude, et on suit les autres passagers. Après s’être rempli un peu l’estomac, on veut retourner au bus mais surprise n°2 : on a éventré un autre pneu.. Ca sera surement réparé dans 30 minutes, enfin c’est ce qu’on pense..

 

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Alors que tout le monde nous regarde, le chauffeur nous demande de le suivre à l’avant du bus et là.. Vision d’horreur qui fera office de surprise n°3 : une marre d’huile de moteur s’est répandu sur le sable de la route. Ils ont cassé la pompe moteur et on repartira que quand un homme, parti dans la ville à 200 km, reviendra avec la nouvelle pièce.. Petit rire nerveux..On est en plein cauchemar !!

 

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Certains des passagers montent dans des bus locaux de passage qui vont également à Phongsaly. Malheureusement pour nous, étant touristes, il faut qu’on repaye quasi la totalité du billet pour être emmené. Du coup, on décide de rester et d’attendre.. On ne quittera pas le navire ! Aller hop, on relativise et pour faire passer le temps, on va se balader.. J’hallucine lorsque je découvre le toit de notre bus à la lumière du jour.. Comment ont-ils fait pour réussir à monter et caser tout ce qui s’y trouve ? Des sacs, des poules, des scooters, du vaisselier, tout y est ! Je suis d’autant plus perplexe quant à la suite du voyage jusque Phongsaly =D.

 

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Pendant le temps d’attente, on surprend quelques ethnies qui descendent au village pour vendre ou acheter des produits. Petite parenthèse : il faut savoir que les Akhas sont animistes càd qu’ils pensent qu’une partie de leur âme est prise lorsqu’on tire une photo d’eux. Du coup, je n’ai que des clichés volés, ne voulant pas me faire surprendre. Mais au moins, vous pourrez voir leurs magnifiques costumes colorés..

 

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Après 5h de patience, notre sauveur revient enfin, épuisé ! La pièce est changée en 2 secondes et nous revoilà en route. Le chemin asphalté s’est transformé en passage poussiéreux et rocailleux. Alors qu’il fait une chaleur intenable, on ferme les fenêtres et on s’arme de foulard pour se couvrir la bouche.. La poussière rentre par la moindre ouverture présente dans le bus ! Encore 80 km à faire.. Les plus longs, les pires !

 

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A 22h, on arrive enfin à Phongsaly.. Ce voyage qui devait être fait en 15h en a finalement prit 30h. Le village est à 3 km de la gare des bus et le chauffeur nous conseille de dormir à l’auberge en face car, à cette heure-ci, il y a peu d’espoir qu’on trouve encore quelque chose d'autre ouvert dans le coin. Malgré la tête de la chambre, on dépose nos bagages dans cette auberge qui ressemble plus à un repère de camionneurs avides de prostitués qu’à un lieu de repos (vu les murs). On est exténué mais on trouve tout de même la force d’étendre des paréos en guise de protection entre le matelas et nous. On sort même les sacs de couchage pour éviter tout contact avec la literie. Avec du recul, j’aurai du faire une photo de ce bordel dégueulasse =D..

 

Le lendemain matin, on entame notre ascension vers le village à pied.. Quelques personnes nous saluent alors qu’une majorité nous ignore. Sommes-nous réellement les bienvenus ? J’ai quelques doutes.. On passera nos nuits au très prisé Pinekham Douangnaly Guesthouse (70 000 LAK) extrêmement propre et les lits sont des plus confortables. On part à la recherche d’un semblant de petit déjeuner, mais ça à l’air d’être mission impossible. Les étales dans la rue proposent que de la viande et des choses non-identifiables : rats, écureuils et oisillons le tout présenté sur des brochettes. Miam, ça sent la Diet à plein nez !

 

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On se muni alors du Lonely qui parle d’une boulangerie locale dans la vieille ville. En arrivant devant, petite hésitation car, malgré l’affiche écrite à la main, ça n’a rien d’une boulangerie. On surprend une petite mamy à l’intérieur qui vend des beignets faits maison.. Hop, embarqué et c’était un délice !

 

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Ensuite, on part se promener. Le village est mignon et on se rend bien compte qu’il y a une forte présence chinoise d’où l’accueil différent qu’on a eu en arrivant. Je serai également témoin d’une scène d’horreur qui se produit à même la rue : des villageois regroupés autour d’une bassine de sang avec des organes dedans et le corps d’un chien sans vie à côté.. C’est vrai, en Chine ils mangent ces animaux là aussi.. Quelle horreur ! Ce qui est sur, c’est que si on a un doute sur l’origine de la viande dans nos assiettes, on ne demandera jamais ce que c’est de peur de savoir..

 

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Au soir, en allant dîner, on rencontre 2 couples bien charmants : d’une part, Fanny & Thibaut, les français, et d’autre part, Lucile & Martin, les suisses. On partage le repas ensemble ainsi que la note un peu trop salée à notre goût. D’ailleurs, on fera même un petit scandale dans le resto car la proprio voulait nous faire payer 5$ chacun pour un minuscule plat de viande.. On sait qu’on est des touristes et qu’on paye toujours un peu plus que prévu mais là c’est un peu trop extrême..  Après 10 minutes de négociation, on finit par déposer sur la table le montant qu’on estime être un bon compromis. Le lendemain, il nous arrive une histoire plus ou moins similaire. On demande du poulet pour tout le monde et le personnel nous apporte un poulet entier pour toute la table. Le seul soucis, c’est qu’en retirant la plupart des os, il ne restait pas grand-chose à manger.. Ca nous a tout de même coûté 10$. Petit conseil à ceux qui vont dans ce village et qui veulent se laisser tenter par les restaurants indiqués dans le Lonely, EVITEZ !

 

Le jour d’après, on part en balade avec Lucile et Martin, direction le village de whisky à 4 km. On entame la descente sur un chemin de terre, le paysage est sublime..

 

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Alors qu’on fait un peu plus connaissance, les petits suisses sont intéressés de savoir où on cache notre argent liquide car eux le prennent sans cesse sur eux, dans leur rouleau de papier toilette. Ce n’est pas une mauvaise idée à condition que, contrairement à Lucile, vous ne vous trompez pas de rouleau en allant au petit coin et par malchance, le fassiez tomber dans l’eau. On profite de la discussion pour savoir combien d’argent ils ont retiré vu qu’on n’a pas trouvé d’ATM pouvant donner plus de 2 millions de LAK. Lucile nous dit qu’ils ont retiré 1 MILLIARD =D (qui s’avéreront être 7 millions selon Martin). Faites le calcul, ça tourne aux environs des 100 000 euros =), sont riches ces suisses ! On arrive au village whisky et on demande aux villageois où est ce qu’on peut voir la distillerie. Aucun ne parle anglais et on comprendra rapidement qu’il n’y a plus rien en rapport avec le whisky local, le lao lao, dans le coin..

 

Le jour d’après, réveil à 5h du matin dans le but de voir la mer de nuage en haut du Mt Phoufa au levé du soleil. C’est en compagnie de Fanny et Thibaut qu’on grimpe les 822 marches qui nous amènent au sommet. Malheureusement pour nous, un épais brouillard nous gâche la vue. C’est en redescendant vers le village, qu’une ouverture visuelle se fait.. C’est un Tsunami de nuages qui se dirige vers nous, waouw !

 

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Le 31 décembre est le jour où on décide de quitter cet endroit reculé en compagnie de la pluie et du froid. On déscend la Nam Ou River en pirogue afin de rejoindre Muang Khua à 6h de bateau de Phongsaly. C’est à nouveau à 6 qu’on fêtera le passage de l’an 2013. Cette année, à défaut de ne pas avoir de champagne, c’est le chocolat chaud qui coule à flôts ! On fait ce qu’on peut avec les moyens du bord.. =)

 

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commentaires

M
<br /> Ahhh je pense que ce fut le pire transport mais magnifique article !!!<br /> Merciiiiii :-D<br />
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L
<br /> Comme toujours : J'adore !<br />
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S
<br /> Quel horreurs votre parcours en bus contente d'arriver à ce moment la =) bisous<br /> à vous deux<br />
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P
<br /> Très chouette la petite balade en bus mais pour le reste très belle expérience dans cette brousse.<br /> <br /> <br /> J-16<br />
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